Analyse de l'œuvre : Le Dernier Jour d’un Condamné – Victor Hugo (1ère Année BAC)

<b>Le Dernier Jour d’un Condamné – Cours détaillé 1ère année Bac</b>

Le Dernier Jour d’un Condamné – Victor Hugo

👤 À propos de l’auteur : Victor Hugo

Victor Hugo (1802–1885) est un écrivain, poète, dramaturge et homme politique français, considéré comme l’une des figures majeures du romantisme. Né à Besançon, il devient rapidement une figure incontournable de la littérature française, grâce à ses œuvres engagées, son style puissant et sa lutte passionnée pour la justice sociale et les droits de l’homme.

Hugo est aussi célèbre pour ses romans emblématiques tels que Les Misérables et Notre-Dame de Paris, mais également pour son engagement politique contre la peine de mort, cause qu’il défend vigoureusement. Le Dernier Jour d’un Condamné, publié en 1829, est un témoignage poignant contre la peine capitale et une œuvre fondatrice du combat abolitionniste en France.

Sa vie est marquée par l’exil politique, notamment sous le Second Empire, période où il rédige de nombreuses œuvres dénonçant l’injustice. Victor Hugo est une figure universelle qui mêle poésie, humanisme et critique sociale à travers une œuvre foisonnante.

📝 Résumé détaillé du roman

Le Dernier Jour d’un Condamné est un roman court et intense, écrit sous la forme d’un journal intime anonyme, qui retrace les dernières heures d’un homme condamné à mort. Le récit débute dès l’annonce du verdict, plongeant immédiatement le lecteur dans la psychologie tourmentée du personnage principal.

Le condamné, dont le nom reste inconnu, partage ses pensées, ses émotions, ses souvenirs et ses angoisses alors que le temps s’écoule inexorablement vers son exécution. La narration est à la première personne, immersive et poignante, ce qui crée une intimité forte entre le lecteur et le héros.

Tout au long du roman, le condamné décrit sa vie d’avant, ses relations familiales, son amour, mais aussi ses regrets et sa peur grandissante. Il questionne la justice et la légitimité de la peine capitale, exposant son humanité, sa souffrance morale et physique, ainsi que le désespoir qui l’envahit.

Il évoque la solitude extrême dans laquelle il est plongé, l’isolement dans sa cellule, l’angoisse du silence et des bruits qui l’entourent, l’attente de l’instant fatal. Victor Hugo, par le biais de ce témoignage, dénonce la cruauté du système judiciaire et la barbarie de la peine de mort.

Les pensées du condamné oscillent entre espoir et résignation, ses souvenirs se mêlent à ses réflexions sur la vie et la mort. Il décrit aussi l’indifférence ou la peur des autres vis-à-vis de son sort, ce qui souligne la marginalisation du condamné dans la société.

À mesure que l’heure fatidique approche, la tension psychologique monte, jusqu’à la scène finale où le condamné monte sur l’échafaud. Le récit s’interrompt abruptement, renforçant l’impact dramatique de cette fin inéluctable et laissant le lecteur face à une question morale essentielle : la peine de mort est-elle juste ?

Ce roman n’a pas seulement une portée narrative, mais aussi un puissant message humaniste qui a largement contribué au débat abolitionniste en France et dans le monde.

📚 Fiche de lecture complète

  • Auteur : Victor Hugo
  • Genre : Roman engagé, récit intime, plaidoyer abolitionniste
  • Date de publication : 1829
  • Personnage principal : Le condamné anonyme (protagoniste narrateur)
  • Lieu : La prison, dans un contexte indéterminé mais évoquant la France du XIXe siècle
  • Temps : Dernier jour et dernières heures avant l’exécution
  • Thèmes principaux :
    • La peine de mort : dénonciation de sa cruauté et de son injustice.
    • La justice et l’injustice : critique du système judiciaire et de la société.
    • La souffrance morale et physique : description intense des angoisses du condamné.
    • La solitude : isolement total avant la mort.
    • La condition humaine : réflexion sur la vie, la mort, la dignité.
    • La morale : interrogation sur le droit à ôter la vie, humanité et compassion.

👥 Détails sur les personnages

  • Le condamné : Personnage principal et narrateur anonyme du roman. Il représente tous les condamnés à mort. À travers ses pensées, le lecteur découvre un homme cultivé, sensible, tourmenté, hanté par sa fin imminente. Il est également père, ce qui accentue la tragédie de son exécution. Son identité reste volontairement floue pour en faire un symbole universel de l’humanité face à la peine capitale.
  • La petite Marie : Fille du condamné. Elle incarne l’innocence et l’amour filial. Son souvenir hante le narrateur, symbolisant ce qu’il va perdre. Elle représente aussi l’absurdité de la séparation et le prix humain de la justice punitive.
  • La mère du condamné : Personnage secondaire mais important dans la mémoire du narrateur. Elle renforce la dimension familiale et affective du roman. Elle incarne la douleur muette des proches.
  • Le prêtre : Il représente la religion institutionnelle, mais aussi une figure ambivalente, tantôt réconfortante, tantôt mécanique dans ses rituels. Le condamné le perçoit avec distance et parfois ironie.
  • Les geôliers : Présents tout au long du roman, ils incarnent l’institution carcérale. Certains sont humains, d’autres indifférents. Leur fonction est de préparer et surveiller l’exécution, ce qui accentue l’inhumanité du système.
  • Le peuple / la foule : Entité anonyme, souvent décrite comme avide de spectacle. Elle attend l’exécution avec curiosité ou cruauté. Victor Hugo dénonce ici l’effet déshumanisant de la justice spectacle.
  • Les juges et les autorités : Évoqués mais rarement décrits directement, ils symbolisent le système judiciaire impersonnel, froid, implacable. Leur autorité abstraite contraste avec la souffrance concrète du condamné.

🔎 Analyse littéraire approfondie

Victor Hugo utilise un style direct, puissant et émouvant pour transmettre les émotions du condamné. La première personne plonge le lecteur au cœur de la psyché du protagoniste, lui permettant de vivre l’angoisse et la peur de manière très concrète.

Le roman, bien que court, est une œuvre de dénonciation politique et sociale majeure, précurseur des débats abolitionnistes. La forme du journal intime donne une authenticité et une force à l’argumentation.

Le texte oppose la froideur mécanique de la justice à la richesse humaine du condamné, souvent humanisé par ses souvenirs et sa sensibilité. La description minutieuse de la prison, des sensations physiques, des pensées, crée une atmosphère oppressante, renforçant l’émotion.

Le narrateur-anonyme symbolise tous ceux qui sont victimes d’une peine capitale, ce qui universalise le propos et invite à une réflexion morale profonde. Le style est à la fois poétique, avec de nombreuses images fortes, et simple, accessible pour toucher un large public.

Par ailleurs, Victor Hugo joue sur les contrastes entre la vie et la mort, l’espoir et le désespoir, la lumière et l’obscurité, ce qui accentue la dimension tragique du roman.

🎭 20 figures de style dans Le Dernier Jour d’un Condamné avec exemples

  • Métaphore : « Le temps est une longue chaîne à laquelle je suis attaché. »
  • Allégorie : La prison représente la société répressive.
  • Antithèse : « L’espoir et le désespoir se livrent bataille dans mon cœur. »
  • Anaphore : Répétition de « Je vois » pour décrire les scènes de prison.
  • Hyperbole : « Je meurs mille morts avant l’heure. »
  • Personnification : « La mort frappe à ma porte, sournoise et implacable. »
  • Comparaison : « Mon esprit est comme un oiseau pris au piège. »
  • Énumération : « Murmures, bruits, pas, chuchotements… »
  • Ellipse : Suppression de détails inutiles pour intensifier la narration.
  • Oxymore : « Une douloureuse douceur m’envahit. »
  • Parallélisme : « Je souffre, je pleure, je prie. »
  • Chiasme : « Mourir pour vivre, vivre pour mourir. »
  • Litote : « Ce n’est pas sans une certaine peur que je regarde l’avenir. »
  • Répétition : « Toujours, toujours cette attente. »
  • Ironie : « La justice m’apporte la mort en cadeau. »
  • Synecdoque : « On m’a pris les mains » (pour dire toute liberté).
  • Pléonasme : « Je l’ai vu de mes yeux. »
  • Allitération : Répétition du son « s » dans « Silence sinistre ».
  • Assonance : Répétition de voyelles dans « Je pleure et je meurs. »
  • Prosopopée : La mort est personnifiée et « parle » au condamné.

💡 Petit rappel explicatif des figures de style

  • Métaphore : Comparaison implicite sans outil comparatif.
  • Allégorie : Représentation concrète d’une idée abstraite.
  • Antithèse : Opposition forte entre deux idées dans une même phrase.
  • Anaphore : Répétition d’un mot ou groupe de mots en début de phrase.
  • Hyperbole : Exagération pour renforcer une idée.
  • Personnification : Donner des caractéristiques humaines à un objet ou une idée.
  • Comparaison : Mise en relation de deux éléments avec un outil de comparaison.
  • Énumération : Suite de mots ou groupes de mots pour décrire ou insister.
  • Ellipse : Suppression volontaire d’éléments dans une phrase.
  • Oxymore : Rapprochement de deux mots opposés dans une même expression.
  • Parallélisme : Répétition de la même structure syntaxique.
  • Chiasme : Disposition en miroir de mots ou groupes de mots.
  • Litote : Dire moins pour suggérer plus.
  • Répétition : Répéter un mot ou groupe de mots pour insister.
  • Ironie : Dire le contraire de ce que l’on pense souvent pour critiquer.
  • Synecdoque : Prendre une partie pour le tout ou inversement.
  • Pléonasme : Utilisation de termes redondants.
  • Allitération : Répétition de consonnes identiques dans un groupe de mots.
  • Assonance : Répétition de voyelles dans une phrase ou un vers.
  • Prosopopée : Faire parler un être absent ou une abstraction.

🎓 Conclusion pédagogique

Le Dernier Jour d’un Condamné est une œuvre majeure qui allie puissance narrative et engagement moral. Pour les élèves de 1ère année Bac, ce roman est une invitation à réfléchir sur la justice, la condition humaine et l’éthique. Il permet d’aborder des questions essentielles sur la peine de mort et la dignité humaine à travers une écriture simple mais poignante.

Étudier ce roman aide aussi à comprendre l’importance du témoignage littéraire dans la dénonciation sociale, ainsi que la force de la première personne pour créer l’empathie. C’est un texte fondamental pour développer un regard critique sur les institutions et pour sensibiliser à la valeur de la vie humaine.

Comments